La médecine traditionnelle chinoise doit être encadrée, selon les académies européennes

La médecine traditionnelle chinoise, à la mode en Occident, doit être encadrée et soumise aux mêmes critères d'exigence que la médecine conventionnelle, ont averti les académies européennes de science et de médecine.

«Les académies mettent en garde contre un usage non réglementé de la médecine traditionnelle chinoise», ont indiqué dans un communiqué ces deux instances, l'EASAC et la FEAM, qui regroupent les académies des sciences et de médecine des pays européens.

Elle demandent «une révision du cadre de régulation européen pour s'assurer que la médecine traditionnelle chinoise est traitée selon les mêmes standards de preuve que la médecine conventionnelle».

Cette prise de position est une réaction à la création d'un chapitre sur la médecine chinoise dans la dernière Classification internationale des maladies, document de référence périodiquement actualisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Le fait que l'OMS ait inclus un chapitre sur la médecine traditionnelle chinoise ne veut pas dire qu'on peut automatiquement l'utiliser sans preuve solide de sa sûreté», a estimé le professeur suédois Dan Larhammar, président du groupe d'expert des académies européennes.

«Certaines médecines traditionnelles chinoises peuvent avoir de sérieux effets secondaires et interagir avec d'autres traitements», a renchéri un autre expert, le Pr Jos van der Meer, ancien président de l'EASAC.

«Certains patients peuvent courir le risque que leur maladie grave soit traitée inefficacement et que le recours à la médecine conventionnelle soit retardé», a-t-il poursuivi.

«Il y a des exemples de médecines traditionnelles chinoises qui ont prouvé, à travers des essais cliniques rigoureux, qu'elles pouvaient avoir des effets bénéfiques, par exemple le traitement à l'artémisinine contre le paludisme», a rappelé le Pr Larhammar.

«D'autres effets bénéfiques restent peut-être à découvrir, mais cela ne veut en aucun cas dire que toute affirmation peut être acceptée sans regard critique», a-t-il ajouté.

La pharmacologue chinoise Tu Youyou avait reçu en 2015 le prix Nobel de médecine pour avoir extrait d'une plante citée par la médecine traditionnelle la principale molécule utilisée aujourd'hui contre le paludisme, l'artémisinine.

La Classification internationale des maladies de l'OMS fournit un langage commun grâce auquel les professionnels de la santé peuvent échanger des informations sanitaires partout dans le monde.

La nouvelle classification entrera en vigueur le 1er janvier 2022.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.