L’association de l’abiratérone à la privation 
androgénique semble bénéfique dans le cancer 
de la prostate

Deux études (STAMPEDE et LATITUDE) publiées dans le NEJM se sont penchées sur l’adjonction de la combinaison abiratérone + prednisolone à la thérapie par privation androgénique dans la prise en charge du cancer de la prostate. 
Tant Karim Fizazi que Nicholas James ont obtenu des résultats prometteurs.

L’acétate d’abiratérone inhibe la synthèse des androgènes endogènes. Il est utilisé, en combinaison avec la prednisolone, dans le traitement du cancer de la prostate métastasé résistant à la castration. Fizazi et ses collaborateurs ont évalué si l’association de la combinaison abiratérone + prednisolone à la thérapie par privation androgénique offre aussi un bénéfice clinique aux patients souffrant d’un cancer de la prostate sensible à la castration nouvellement diagnostiqué. Pour cette étude (LATITUDE), ils ont inclus 1.199 hommes qui, après randomisation, ont reçu un traitement par privation androgénique associé soit à la combinaison acétate d’abiratérone + prednisolone, soit à un double placebo. Les principaux critères d’évaluation étaient la mortalité globale et la survie sans progression radiographique. Après une période de suivi d’en moyenne 30,4 mois (analyse intermédiaire prévue après le décès de 406 patients), la survie médiane était nettement meilleure dans le groupe abiratérone que dans le groupe témoin (hazard ratio: 0,63; p < 0,001). La durée médiane de survie sans progression s’élevait à 33 mois sous abiratérone, contre 14,8 mois dans le groupe placebo (p < 0,001). Des résultats largement supérieurs ont également été enregistrés pour tous les critères d’évaluation secondaires, notamment le temps écoulé jusqu’à la progression des douleurs, l’initiation du traitement suivant, l’initiation de la chimiothérapie et la progression du PSA. À la suite de ces observations positives, les auteurs de l’étude ont décidé, à l’unanimité, de lever prématurément l’aveugle et de permettre aux sujets de changer de groupe.

Dans la deuxième étude (STAMPEDE), James et son équipe ont inclus, entre novembre 2011 et janvier 2014, un total de 1.917 hommes atteints d’un cancer de la prostate. Ces derniers n’avaient reçu aucune hormonothérapie au préalable et avaient entamé un traitement par privation androgénique à long terme. Chez la grande majorité d’entre eux (95%), la maladie avait été diagnostiquée récemment. Après randomisation, ils ont reçu une privation androgénique seule ou associée à la combinaison abiratérone + prednisolone. Le critère d’évaluation principal était la survie globale. Après un suivi médian de 40 mois, 184 décès ont été recensés dans le groupe sous traitement combiné, contre 262 dans le groupe témoin (p < 0,001). Le hazard ratio s’élevait à 0,75 chez les patients souffrant d’une maladie non métastasée et à 0,61 chez ceux atteints d’un carcinome métastasé. Le traitement a échoué chez 248 hommes sous thérapie combinée et chez 535 sujets du groupe témoin (p < 0,001), avec un hazard ratio de 0,21 en cas de maladie non métastasée et de 0,31 en cas de maladie métastasée. Des effets secondaires de grade 3-5 ont été rapportés chez 47% des patients sous traitement combiné, contre 33% dans le groupe témoin.

Dans les études LATITUDE et STAMPEDE, l’adjonction de la combinaison abiratérone + prednisolone à la thérapie par privation androgénique a eu un effet positif. Dans LATITUDE, les chercheurs ont noté une amélioration significative de la survie globale et sans progression radiographique chez les hommes souffrant d’un cancer de la prostate métastasé sensible à la castration nouvellement diagnostiqué. Les auteurs de l’étude STAMPEDE ont également constaté une nette amélioration de la survie globale et sans échec après l’ajout de la combinaison abiratérone + prednisolone à la thérapie par privation androgénique.

 



  • Fizazi K, Tran N, Fein L, et al. Abiraterone plus prednisone in metastatic, castration-sensitive prostate cancer. N Engl J Med 2017;377:352-60.
    James ND, de Bono JS, Spears MR, et al. Abiraterone for prostate cancer not previously treated with hormone therapy. N Engl J Med 2017;377:338-51.

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